samedi 14 février 2009

Concours International de gravure d'épargne d'Albi 1

La 5ème biennale internationale de gravure en relief d'Albi organise un concours de gravure en taille d'épargne (bois, lino…). C'est l'occasion idéale de me remettre à l'ouvrage. Un premier essai infructueux d'impression avec des encres à l'eau (Aqualac de Lefranc-Bourgeois), opaque comme de la gouache, m'a conduit à chercher d'autres encres pour permettre des effets de transparences.N'en ayant pas trouvé à base d'eau, j'ai opté pour l'incontournable encre taille douce Charbonnel que j'ai associé à une laque translucide trouvée chez Joop Stoop à Paris, qui me pemettra d'allonger les couleurs et faire des teintes très pâles. J'ai aussi acheté un papier japonais, fin et souple qui facilite l'impression au baren.
Les participants au concours doivent soumettre avant le 14 février deux épreuves au jury qui en sélectionnera 45. Ces gravures seront encadrées et exposées entre le 21 mai et le 14 juin 2009. J'ai donc décidé de reprendre ma première gravure en 4 tons, celle au pin parasol, et de lui adjoindre une autre image qui initierait un ensemble de gravure ayant pour sujet le hameau de Saurs à Lisle-sur-Tarn.
Ce charmant hameau du vignoble gaillacois offre au regard un paysage typique de ce coin du Sud-ouest. L'architecture vernaculaire aux dimensions majestueuses et aux proportions harmonieuses parée de matériaux simples et nobles comme la terre cuite ou la chaux côtoient des constructions pavillonnaires récentes. Cette cohabitation invite à l'étonnement et à la réflexion sur l'évolution diachronique de l'esthétique dans la construction et dans la formation du paysage. Je cherche depuis longtemps un prétexte pour démarrer un travail sur le thème du paysage en rapport avec l'architecture traditionnelle, en particulier sur la notion du "beau". En voici un.
La première estampe, des pins parasols sur la route de Saurs, est constituée des 4 tons suivants : Le bleu ciel est opaque car il contient du blanc. Le jaune citron est, lui, transparent. Il s'ajoute au ciel et donne bien un vert !Je poursuis le tirage, confiant, avec une teinte de tuile qui apporte de nombreuses nuances de verts et de bruns. L'image prend forme.Et enfin, le gris bleuté achève de creuser l'espace comme prévu.
Bref c'est une réussite. Deux effets inattendus se sont imposés assez heureusement. Ces encres grasses ont tendance à se fondre légèrement les unes dans les autres et adoucissent l'harmonie colorée. Enfin, le papier, imbibé par l'encre grasse, a été rendu translucide dans les zones où il était resté vierge, prenant l'aspect "vitrail" qu'on voit bien sur les troncs.
à suivre…